Les stocks se détériorent, car la peur domine le marché. Chez un autre fournisseur, la charcuterie Mi, plus connue sous le nom de « Madeleine Marie Marie », la situation est encore plus critique. « Notre activité est totalement à l’arrêt », déplore la gérante. Pourtant, l’entreprise est bien enregistrée. Elle possède un NIF, un STAT, et une longue expérience dans le domaine. La société a même fourni des grandes surfaces comme Super U. « Nous n’avons jamais eu de problème, mais aujourd’hui, tout s’est figé », regrette-t-elle. Elle estime que les réseaux sociaux, notamment Facebook, ont amplifié la panique.
Contrastes
Cependant, tous les points de vente ne sont pas touchés. Au supermarché KIBO à Anosivavaka, l’activité reste stable. « Aucun changement », annonce Tsinjo, responsable du rayon charcuterie. « KIBO ne propose que huit produits, tous livrés par BOVIMA. Ce choix limité rassure peut-être les consommateurs », rajoute-t-il. Même constat au supermarché Sambalia, dans le centre commercial Dyve Garden. Là-bas, les charcuteries sont produites en interne. « Les clients posent des questions, mais ils achètent quand même », expliquent les responsables. La transparence semble porter ses fruits. En revanche, dans les épiceries de quartier, la prudence domine. A Sabotsy Namehana, Manda a vidé son stock mais refuse de se réapprovisionner. « On attend de savoir ce qui s’est réellement passé », explique-t-il. Il craint que la méfiance persiste, ce qui pourrait l’empêcher de vendre. Chez les clients, les réactions sont partagées. Narindra, une jeune femme d’Anosizato, reste fidèle à ses habitudes. « J’achète toujours à la station Jovena. Je leur fais confiance », dit-elle. A l’inverse, Fano, père de famille, a suspendu sa consommation. « Je ne veux pas mettre ma famille en danger. J’attends que la vérité sorte », explique-t-il. Pour les professionnels du secteur, le défi est grand. Il faut regagner la confiance des clients. Cela passe par plus de contrôles, une meilleure traçabilité, et surtout, une communication claire et responsable.
Carinah Mamilalaina