Publié dans Economie

Serie d’intoxications - La vente de charcuterie en chute libre

Publié le mercredi, 16 juillet 2025

La panique paralyse la distribution. A cause des intoxications alimentaires signalées dans plusieurs villes de Madagascar, avec des décès et des hospitalisations, les consommateurs ont perdu confiance. « L’impact a été immédiat », témoigne Dyah Andrianiaina, responsable des ventes chez Charcut’Dyah, un fournisseur. Une semaine après les événements, la clientèle a chuté de 70 à 80%. « Pour le reste des clients, soit 20 à 30%, ce sont nous-mêmes qui avons décidé de suspendre les livraisons », ajoute-t-elle. Les produits ne sont pas vendus.

Les stocks se détériorent, car la peur domine le marché. Chez un autre fournisseur, la charcuterie Mi, plus connue sous le nom de « Madeleine Marie Marie », la situation est encore plus critique. « Notre activité est totalement à l’arrêt », déplore la gérante. Pourtant, l’entreprise est bien enregistrée. Elle possède un NIF, un STAT, et une longue expérience dans le domaine. La société a même fourni des grandes surfaces comme Super U. « Nous n’avons jamais eu de problème, mais aujourd’hui, tout s’est figé », regrette-t-elle. Elle estime que les réseaux sociaux, notamment Facebook, ont amplifié la panique.

Contrastes 

Cependant, tous les points de vente ne sont pas touchés. Au supermarché KIBO à Anosivavaka, l’activité reste stable. « Aucun changement », annonce Tsinjo, responsable du rayon charcuterie. « KIBO ne propose que huit produits, tous livrés par BOVIMA. Ce choix limité rassure peut-être les consommateurs », rajoute-t-il. Même constat au supermarché Sambalia, dans le centre commercial Dyve Garden. Là-bas, les charcuteries sont produites en interne. « Les clients posent des questions, mais ils achètent quand même », expliquent les responsables. La transparence semble porter ses fruits. En revanche, dans les épiceries de quartier, la prudence domine. A Sabotsy Namehana, Manda a vidé son stock mais refuse de se réapprovisionner. « On attend de savoir ce qui s’est réellement passé », explique-t-il. Il craint que la méfiance persiste, ce qui pourrait l’empêcher de vendre. Chez les clients, les réactions sont partagées. Narindra, une jeune femme d’Anosizato, reste fidèle à ses habitudes. « J’achète toujours à la station Jovena. Je leur fais confiance », dit-elle. A l’inverse, Fano, père de famille, a suspendu sa consommation. « Je ne veux pas mettre ma famille en danger. J’attends que la vérité sorte », explique-t-il. Pour les professionnels du secteur, le défi est grand. Il faut regagner la confiance des clients. Cela passe par plus de contrôles, une meilleure traçabilité, et surtout, une communication claire et responsable.

 

Carinah Mamilalaina

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Editorial

  • Signal fort (III) 
    Jean louis Andriamifidy bouscule ! Le président du Comité pour la sauvegarde de l’intégrité (CSI) secoue le « système établi » afin d’éveiller la conscience et l’âme des premiers responsables dont en premier lieu les parlementaires notamment ceux de Tsimbazaza pour enfin mettre le holà à la corruption et l’impunité. Sur ce point, le président du CSI ne s’est pas trompé d’adresse. Il sait très bien à quelle porte frapper. Jean Louis Andriamifidy, président du CSI, en chair et en os, se présente devant les députés à la tribune de l’Assemblée nationale, leur demandant de prendre leurs responsabilités devant la nation. Concernant la lutte contre la corruption, il ne fallait jamais méconnaître qu’il existe deux catégories de corruption c’est-à-dire deux types de corrupteurs : le commun des mortels, les menus fretins et les membres du pouvoir à savoir élus parlementaires, anciens ministres ou en exercice, chefs d’institution anciens ou en…

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